LE RÉGIME FISCAL DES MARCHANDS DE BIENS
Les
marchands de biens sont les personnes physiques qui, habituellement, achètent
des immeubles, des fonds de commerce, des actions ou parts de sociétés immobilières en vue de les revendre, ou qui, habituellement,
souscrivent des actions ou parts de ces sociétés en vue de les revendre (art.
35-I-1° du Code général des impôts).
I. MODALITÉS D’IMPOSITION DES REVENUS
Les profits (ou pertes) des marchands de biens sont déterminés suivant les règles de droit commun applicables en matière de bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Ainsi, le bénéfice imposable est égal à la différence entre le prix de vente des immeubles augmenté des charges et leur prix de revient. Ces profits relèvent de l’impôt sur le revenu dans la catégorie des BIC, mais sont toutefois exclus du régime des micros entreprises.
Remarque :
le régime des marchands de biens trouve à s’appliquer dans
le cas de sociétés commerciales de personnes n’ayant pas opté pour l’impôt sur
les sociétés. En effet, en l’occurrence ce
sont les membres de ces sociétés qui sont imposables à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des BIC, chacun
pour la part correspondant à ses droits sociaux, à raison des profits dégagés.
II.
RÈGLES APPLICABLES EN MATIÈRE DE TVA
Base d’imposition
La particularité du régime des marchands de biens
est que la base d’imposition est constituée par
la marge brute et non par le prix de vente du bien.
Cette marge correspond à la différence entre, d’une part, le prix de vente et, d’autre part, les sommes que le vendeur a versées, à quelque titre que ce soit, pour l’acquisition du bien (sommes payées au précédent propriétaire, honoraires, droits d’enregistrement, etc).
Régime de taxation
Les marchands de biens ne sont admis qu’au régime réel normal
et ne peuvent donc pas bénéficier de la franchise en base de TVA ou du régime
du réel simplifié. Ils doivent dès lors déclarer et payer la TVA au moyen d’une
déclaration CA3 dans les conditions de droit commun .
III. OBLIGATIONS PARTICULIÈRES
Le marchand de biens doit
satisfaire aux obligations suivantes :
- s’immatriculer au registre du commerce et des sociétés. Cette
immatriculation emporte l’obligation
d’établir une déclaration d’existence, dans le délai d’un mois à compter du
commencement des opérations, au centre des impôts du lieu de résidence du
marchand de biens, ou le cas échéant, au centre de formalités des entreprises
(CFE) de la Chambre de commerce et d’industrie dont il dépend (formulaires M0
ou P0) ;
- tenir un
répertoire à colonnes non sujet à timbre présentant jour par jour, sans blanc
ni interligne et par ordre de numéros, tous les mandats, promesses de vente,
actes translatifs de propriété, et d’une manière générale,
tous les actes se rattachant à la profession ;
- enregistrer tous
les actes cités précédemment dans un délai de 10 jours à compter de leur date, sauf s’ils ont été rédigés par un
notaire ;
- soumettre leurs répertoire à colonnes, livres et documents comptables
au droit de communication des agents des impôts.
IV. DROITS D’ENREGISTREMENT
Au
moment de l’acquisition du bien
Seules les
acquisitions d’immeubles supportent un droit d’enregistrement. Ces acquisitions
peuvent néanmoins bénéficier d’un régime de faveur et ainsi supporter un droit
au taux réduit de 0,715 %.
Pour que ce régime de faveur trouve à
s’appliquer, deux conditions doivent être impérativement réunies :
- le marchand de biens doit s’être conformé aux
obligations particulières qui lui incombent (voir ci-dessus) ;
- il doit prendre dans l’acte d’acquisition, l’engagement
de revendre l’immeuble dans un délai de quatre ans. Depuis le 1er janvier
2005, ce délai est de deux ans pour les immeubles vendus par lots déclenchant
le droit de préemption du locataire d’un local à usage d’habitation.
Si le marchand de
biens ne respecte pas son engagement de revente dans les quatre ans, il sera
dans l’obligation d’acquitter les droits de mutation normalement dus, auxquels s’ajoute l’intérêt de retard de
0,40 % par mois.
Au moment de la revente du bien
La revente est soumise aux droits de mutation
dans les conditions de droit commun. Ces droits sont donc à la charge du nouvel
acquéreur.