BASE D’IMPOSITION ET CALCUL DE LA TAXE PROFESSIONNELLE



I. BASE D’IMPOSITION

 

La base d’imposition à la taxe professionnelle est constituée par le total des éléments suivants :

 

- la valeur locative des immobilisations corporelles dont le redevable a disposé pour les besoins de son activité professionnelle pendant la période de référence, soit l’avant-dernière année précédant celle de l’imposition ;

 

- un pourcentage des recettes encaissées (pour les titulaires de bénéfices non commerciaux).

A. Les immobilisations corporelles

1. Les immobilisations imposables

Aux termes de l’article 1467 du Code général des impôts, les immobilisations imposables doivent présenter les caractéristiques suivantes :

 

les immobilisations corporelles : Il peut s’agir :

 

soit d’immobilisations passibles de la taxe foncière : terrains et constructions ;

soit d’immobilisations non passibles de la taxe foncière : agencements, aménagements, matériel et outillage, matériel de transport, matériel et mobilier de bureau... les immobilisations dont le redevable dispose : biens dont le contribuable est le propriétaire ou le locataire en vertu d’un contrat de location ou de crédit­bail, si la location est supérieure à six mois ;

 

- les immobilisations affectées à un usage professionnel, les placements ne sont donc pas concernés.


2. Détermination de la valeur locative imposable

 

pour les immobilisations passibles de la taxe foncière : la valeur locative est en principe celle qui a été retenue pour le calcul de la taxe foncière (hors abattement de 50 % ou 20 % de la valeur locative cadastrale) ;

 

pour les immobilisations non passibles de la taxe foncière : si le contribuable est propriétaire du bien, la valeur locative s’élève à 16 % du prix de revient servant de base à l’amortissement ; si le contribuable est locataire, on retient (sous réserve de certaines dispositions particulières) le montant du loyer.

 

Remarques :

 

·         les immobilisations incorporelles (fonds de commerce...) ne sont pas imposables.

 

·         sont également exonérées de taxe professionnelle :

 

- les immobilisations corporelles éligibles au régime de l’amortissement dégressif créées ou acquises pour la première fois entre le 1er janvier 2004 et le 30 juin 2005 ;

 

- les immobilisations corporelles utilisées pour l’exercice d’une activité de recherche créées ou acquises à l’état neuf depuis le 1er janvier 2003.

B. Pourcentage des recettes encaissées pour certains titulaires de BNC

 

Pour les titulaires de bénéfices non commerciaux, les agents d’affaires et les intermédiaires de commerce qui emploient moins de cinq salariés, un second élément de la base d’imposition à la taxe professionnelle est constitué par un pourcentage des recettes.

 

Ce pourcentage est fixé à :

 

- 9 % pour les impositions établies au titre de 2003 ;

- 8 % pour les impositions établies au titre de 2004 ;

- 6 % pour les impositions établies au titre de 2005.

 

Rappel : A compter de 2003, pour tous les autres contribuables, la part salariale de la taxe professionnelle est complètement supprimée de l’assiette de la taxe professionnelle.


 

C. Réductions de la base d’imposition

 

La base brute totale d’imposition fait l’objet de différentes réductions pouvant s’appliquer soit à l’ensemble des redevables, soit à certaines catégories d’activités.

 

A cet égard, il est notamment possible de citer les réductions suivantes :

 

- l’abattement général à la base, en vertu duquel les bases de la taxe professionnelle bénéficient d’un abattement général et permanent de 16 %. Cette réduction, qui n’est soumise à aucune condition s’applique à tous les contribuables, y compris aux redevables de la cotisation minimum ;

 

- les artisans qui ne sont pas exonérés de la taxe et qui ont employé au plus trois salariés pendant la période de référence, peuvent bénéficier d’une réduction de leur base d’imposition (après imputation de la réduction pour embauche ou investissement) ;

Sous certaines conditions, cette réduction s’élève :

 

- à 75 %, lorsque l’artisan emploie moins de deux salariés

- à 50 %, lorsque l’artisan emploie moins de trois salariés

- à 25 %, lorsque l’artisan emploie trois salariés.

II. CALCUL DE LA TAXE PROFESSIONNELLE

 Méthode de calcul

Le montant de la taxe due résulte de l’opération suivante : base d’imposition x taux voté par les collectivités locales

 

Les contribuables imposables dans des communes différentes doivent donc appliquer aux éléments d’imposition rattachés à chaque commune le taux propre à cette commune.

 Réductions de taxe

1. Dégrèvement pour réduction d’activité

 

Les entreprises qui constatent une baisse de leur base d’imposition entre l’avant­ dernière année et l’année précédant celle de l’imposition peuvent demander à bénéficier d’un dégrèvement égal à la différence entre les bases correspondant à ces deux années (pour les impositions de 2004, il s’agit donc de la différence entre les bases 2001 et 2002).

 

La demande de dégrèvement est formulée sur papier libre est doit être adressée au centre des impôts auprès duquel est souscrite la déclaration annuelle de résultat.

2. Plafonnement à la valeur ajoutée

 

Le montant de la taxe professionnelle est plafonné sur demande de l’entreprise, à un pourcentage de la valeur ajoutée, qui varie en fonction du chiffre d’affaires :

 

 

3,5 % si le chiffre d’affaires est inférieur à 21 350 000 euros ;

3,8 % si le chiffre d’affaires est compris entre 21 350 000 euros et 76 225 000 euros ;

4 % au-delà de 76 225 000 euros de chiffre d’affaires.


CHAMP D’APPLICATIONDE LA TAXE PROFESSIONNELLE


I. PERSONNES ET ACTIVITÉS IMPOSABLES

 

En principe, « la taxe professionnelle est due chaque année par les personnes physiques ou morales qui exercent à titre habituel une activité professionnelle non salariée » (article 1447 du Code général des impôts).

 

Pour qu’une activité soit passible de la taxe professionnelle, elle doit donc remplir les conditions suivantes :

 

- être exercée à titre habituel. Les opérations doivent en conséquence être effectuées de manière répétitive ;

 

- être exercée à titre professionnel. N’entrent donc pas dans le champ de la taxe les personnes qui gèrent leur patrimoine privé, ni les organismes à but non lucratif ;

- être non salariée ;

 

- être exercée en France. La taxe est due par la personne qui exerce l’activité professionnelle dans un établissement situé en France, c’est-à-dire l’exploitant pour les entreprises individuelles ou la société si l’activité est exercée sous forme sociétaire.

II. EXONÉRATIONS

 

Le législateur a prévu de nombreuses exonérations au principe de soumission à la taxe professionnelle. Si certaines s’appliquent de plein droit, d’autres sont subordonnées au vote de la collectivité locale concernée.

Exonérations de plein droit 

toute entreprise l'année de sa création ;

 

- les artisans, lorsqu’ils travaillent seuls ou avec des membres de leur famille, un simple manœuvre, des apprentis sous contrat ou avec des travailleurs handicapés ;

 

- les établissements d’enseignement privé sous certaines conditions ;

 

- certaines activités non commerciales : peintres, auteurs-compositeurs, photographes-auteurs ;

  - certaines activités industrielles ou commerciales : éditeurs de publications périodiques, agences de presse agréées, certains marchands ambulants ;

 

- les collectivités publiques ;

 

- certaines activités à caractère social : sociétés mutualistes, organismes HLM...

B. Exonérations subordonnées au vote de la collectivité territoriale concernée

 

- les entreprises nouvelles ou les établissements repris à une entreprise en difficulté peuvent dans certains cas bénéficier d'une exonération de taxe professionnelle pour les deux années suivant celle de leur création. Il s’agit des entreprises bénéficiant d'une exonération d'impôt sur les bénéfices en vertu des articles 44 sexies et 44 septies du CGI, relatifs aux créations et reprises d'entreprises dans des zones urbaines sensibles ;

 

- les entreprises qui s'étendent ou se décentralisent dans les zones de redynamisation urbaine avant le 31 décembre 2008, bénéficient d'une exonération pendant cinq ans.