
Échanger des parcelles en propriété
Quand
l’agriculteur est lui-même propriétaire des terres qu’il exploite, il
peut procéder à un échange de jouissance des parcelles exploitées en
propriété. Mais il peut même aller encore plus loin et procéder avec un
autre propriétaire à un échange définitif en propriété.
Ces échanges
amiables qui tendent à regrouper des terres et à améliorer les
conditions d’exploitation sont encouragées par la mise en œuvre de
mécanismes combinant avantages fiscaux et financiers. De tels échanges
d’immeubles ruraux sont soumis à un régime juridique particulier.
Comment l’échange va-t-il se formaliser ?
L’échange
en propriété d’immeubles ruraux passe nécessairement par un acte
notarié. Une exception est cependant faite pour les échanges
d’immeubles non grevés d’hypothèque, de privilèges ou droits réels
autres que les servitudes et si la convention ne donne pas lieu au
paiement d’une soulte. Dans ce cas, l’acte établi sous seing privé
devra tout de même être déposé au rang des minutes d’un notaire.
Quelles sont les incitations fiscales et financières ?
Les
échanges d’immeubles ruraux réunissant certaines conditions sont
exonérés de la taxe foncière afférente à la formalité. Le régime de
faveur suppose tout d’abord que les immeubles soient situés dans un
certain périmètre. Ce périmètre est le canton mais le régime de faveur
sera également accordé lorsque l’échange concerne une commune
limitrophe de ce canton.
Par ailleurs, si l’échange présente une
utilité particulière reconnue par la commission départementale de
réorganisation foncière et de remembrement, il bénéficiera d’une
réduction de droit de soulte et d'une participation du département aux
frais de l’échange. Lors de la formalité de publicité, foncière ou
d’enregistrement, les coéchangistes doivent produire une copie
certifiée conforme de la décision de la commission départementale.
Cette décision s’obtient par le dépôt du projet d’acte ou l’acte
d’échange lui-même. Les coéchangistes doivent fournir tout
renseignement complémentaire qui permettra à la commission d’apprécier
l’utilité de l’échange.
S’il est préférable de faire la demande
d’agrément avant la réalisation effective de l’échange, ce n’est pas
obligatoire. En effet, la commission peut être saisie postérieurement à
cet échange. En outre, le département peut participer aux frais des
échanges d’immeubles ainsi effectués.
Bien souvent l’échange est
bilatéral, c’est-à-dire qu’il concerne deux propriétaires différents.
Cependant, il peut être opéré entre 3, 4, voire plus, propriétaires
différents.
On le comprend aisément, c’est l’utilité de l’aménagement foncier réalisé ou projeté qui est encouragé.