L'employeur doit prouver qu'il a tout mis en œuvre pour que le salarié prenne ses congés
Les congés payés sont faits pour être pris et
ne peuvent pas, en principe, être « convertis » en
une simple indemnité.
C'est ce que rappelle, en
substance, la Cour de cassation dans une affaire où un salarié
soutenait qu'il avait été privé de ses congés
payés annuels et demandait des dommages et intérêts
en réparation de son préjudice. Ses bulletins de
salaires ne mentionnaient pas de date de prise de congés payés
annuels comme l'exige les textes (c. trav. art. R. 3243-1, 11°)
mais attestaient du versement de la majoration de 10 % correspondant
au paiement de l'indemnité de congés payés (c.
trav. art. L. 3141-22). Le salarié a obtenu gain de
cause.
L'employeur doit prendre les mesures propres à
assurer au salarié la possibilité d'exercer
effectivement son droit à congé payé annuel. En
cas de litige, il doit justifier qu'il a accompli les diligences qui
lui incombent à ce titre. Ce n'est ainsi nullement au salarié
de prouver qu'il s'est trouvé dans l'impossibilité de
prendre ses congés du fait de l'employeur.
En outre, le
versement d'une indemnité de congés payés, comme
c'était le cas ici, ne supplée pas la prise effective
des congés par le salarié et, en tout état de
cause, ne prouve pas qu'il y ait eu réellement prise de
congés.
Cass. soc. 13 juin 2012, n° 11-10929 FSPBR